
Des déplacements massifs signalés à Minembwe dans l’est de la RDC au lendemain de nouvelles violences.
Depuis début mai 2019, la situation sécuritaire et humanitaire s’est rapidement détériorée dans les zones limitrophes des Hauts Plateaux de Fizi, Itombwe/Mwenga et Uvira. Selon plusieurs sources concordantes dans la région, cette dégradation est liée aux affrontements d’une extrême violence opposant les milices d’auto-défense communautaire Banyamulenge (Ngumino, Twigwaneho), à la coalition des factions Mayi Mayid’ethnies Bafuliru, Banyindu et Babembe.
L’origine de l’escalade des violences est due l’assassinat du 04 mai dernier du chef de village de KINIHURA (de la communauté Banyindu) arrêté par les miliciens Banyamulenge dirigés par le colonel auto-proclamé ‘’Semahungure’’ au marché communément appelé KWA NDAYOBERWA dans le village Mikalatien Groupement de Balala Nord, Secteur Tanganyika, dans les Hauts Plateaux du Territoire de Fizi. En représailles à cet assassinat, la coalition des différentes factions Mai-Mai se sont successivement affrontées aux miliciens Banyamulenge et une centaine des villages appartenant aux communautés en conflit ont été brulés au cours de combat.
Des déplacements à grande échelle sont signalés dans 14 des 18 aires de sante de la zone de sante de Minembwe. Selon des sources humanitaires locales, une trentaine de villages et plusieurs structures médicales auraient été incendiée et pillés ; le personnel médical est en fuite et les écoles ont été fermées. Environs 22 990 personnes se sont déplacées dans les Aires de santé de Minembwe, Kakenge et Ilundu dans un rayon de 0 -15km. La pression démographique sur la population d’accueil est entre 265 et 150% dans les aires de santé de Minembwe et Ilundu. Ces personnes se seraient déplacées entre 04 et 13 mai 2019. La particularité est que toutes les communautés confondues sont hébergées dans les mêmes villages d’accueil et parfois un ménage de tribut (Fuliro ou Bembe ou encore Munyamulege, etc) est accueilli dans un ménage autre que de sa tribu.
Selon les informations recueillies sur le terrain, au début de la crise environ 37 000 personnes se sont réfugiées à Minembwe centre et environs dont certains ont été hébergées dans des familles d’accueil et d’autres passaient nuit dehors et dans des maisons inachevées exposées aux intempéries. Ils n’ont pas des AME (articles ménagers essentiels), ceux qui sont accueillis dans les familles d’accueil partagent les AME avec les familles hôtes étant donné que les leurs ont été soit pillés ou brulés dans des maisons au cours des affrontements.
L’Union des Groupes d’Etudes et d’Actions pour le développement de Fizi-Itombwe (UGEAFI), craint que cette escalade ne submerge de vastes régions de la province. Nous sommes gravement préoccupés par la sécurité des civils après que nous continuons à recevoir des informations faisant état d’homicides, incendies des villages, vols de bétails et affrontements entre groupes armés. Début ,juin nous a donné sa modeste contribution en assistant 350 ménagers des déplacés en vivres et non vivres (8750 tonnes de farine de maïs, kits hygiénique, pagnes et soins médicaux). Mais au vue des besoins c’est une goûte dans l’océan et c’est pourquoi pour notre prochaine intervention nous avons besoin votre contribution pour voler au secours de ces déplacés.
La réponse humanitaire est déjà débordée dans cette partie de la RDC avec une série d’autres urgences dans la région et une situation sécuritaire instable avec peu de fonds disponibles. Début. La RDC compte environ 4,5 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays. De nouveaux déplacements ont été observés récemment, principalement dans les provinces de l’Est, notamment les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Depuis mai 2019, la situation humanitaire s’est gravement détériorée dans les Hauts Plateaux de Fizi et de Mwenga (Minembwe et Itombwe) suite aux attaques armées conduites par des milices ethniques ( Maimai et Gumino) de la région. Selon des sources humanitaires locales, une trentaine de villages et plusieurs structures médicales auraient été incendiée et pillés ; le personnel médical est en fuite et les écoles ont été fermées surtout à Itombwe. Environ 25 000 personnes en provenance des villages d’Itombwe (Kamombo et Mibunda) et villages environnants Minembwe (Rubemba, kalingi,kakangala, irumba, bizibaet Irumba) ont tout abandonné et ont fui leurs localités pour se mettre à l’abri des violences dans les villages de Minembwe centre.
Le rapport d’évaluation rapide, réalisée par UGEAFI avec la collaboration de ses partenaires techniques en particulier : le PAM et la coordination des actions Humanitaires (OCHA) sur les besoins humanitaires des personnes déplacées, révèle que ces personnes vivent dans un dénuement total, une situation alimentaire très alarmante et des conditions d’hébergement déplorables. Certaines villages de Minembwe centre (Runundu, Ilundu, madegu, Kitavi,Kakenge) ont récemment accueilli des milliers de ces déplacés , exacerbant une fois de plus les vulnérabilités au sein de leur famille. Ces personnes, qui avaient tout perdu lors du déplacement (leurs maisons ont été incendiées, bétails pillés, greniers incendiés), vivent dans une situation précaire suite au manque d’assistance humanitaire. Par ailleurs, les conditions climatiques sont hostiles aux déplacés – particulièrement les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées – qui sont exposés aux intempéries. Environ 8 410 personnes en provenance de quelques villages précédemment ci-haut cités, qui s’étaient déplacées vers Minembwe centre, seraient déjà retournées dans leurs villages d’origine. Parmi leurs besoins urgents, figurent, entre autres, des vivres, des soins médicaux et de l’assistance en éducation pour les enfants dont la poursuite des études a été perturbée par les violences
L’appel à la solidarité envers ces déplacés, lancé par UGEAFI, à travers la lettre de BUTOTO Naum, le directeur Général, a touché la générosité de certaines personnes de bonne foi de toute obédience, bailleurs des fonds, donateurs et membres de la diaspora congolaise, ont apporté des dons en nature et en espèces à l’UGEAFI pour soulager tant soit peu la misère de cette population. En date du 30 mai 2019, UGEAFI a procédé à la distribution de 8750 tonnes de farines à 350 ménages, 700 kits serviettes hygiéniques et offre des soins de santé de base gratuitement aux déplacés au centre d’application médicale d’application de Minembwe.
Quelques images de la dernière assistance:





